Le De Pace Fidei (1453) est une réaction pacifique et œcuménique à la prise de Constantinople par les Turcs. Nicolas de Cues imagine une entrevue, au ciel, entre des représentants de diverses religions et le Verbe, puis saint Pierre et saint Paul. Il s’agit de mettre tout le monde d’accord sur une même religion dans la diversité des rites. Le Cusain s’appuie notamment sur la théorie de la Trinité de l’école de Chartres.

En réalité, le débat consiste essentiellement à voir comment faire accepter le dogme chrétien de la Trinité à toutes les autres religions, puis les conséquences qui s’ensuivent, jusqu’aux sacrements. On trouve ainsi des arguments qui laissent songeurs : les juifs et les arabes acceptent la Trinité sans le savoir ; les juifs se rallieront facilement au Christ parce qu’ils ne sont pas nombreux ; on pourra facilement substituer le baptême à la circoncision, etc.

Les propos sont pacifiques ; il n’est pas question de faire une guerre sainte aux autres religions. Mais il n’y a pas de véritable dialogue. C’est l’écrit d’un Cardinal de l’église de Rome.

 

La paix de la foi (De Pace Fidei ), trad. R. Galibois révisée par M. de Gandillac, Québec, Université de Sherbrooke, 1977.

La paix de la foi, suivi de Lettre à Jean de Ségovie, introduction, traduction et notes de Hervé Pasqua, Paris, éd. Téqui, 2008.