éGALITé (aequalitas)

En 1459, N. de Cues écrit un petit traité intitulé De Aequalitate. L’égalité dont il nous parle dans ce traité, malgré la fréquence des exemples mathématiques, n’a rien de mathématique. Il s’agit d’une égalité métaphysique, de ce qu’il appelle une égalité absolue. C’est le concept de ce qui est simple ou inaltérable, de ce à quoi rien ne peut être ajouté ou soustrait ; c’est le concept de l’immuable absolu, qui précède toute diversité de l’être, toute augmentation ou diminution de l’être. Dans la généalogie cusaine des principes, l’égalité vient après l’infinité qui n’est ni inégale, ni égale à rien. Elle vient aussi après l’unité dont elle est une image : c’est de l’unité posée une fois que naît l’égalité. L’égalité est avant toute distinction, car c’est elle qui permet la comparaison et la proportion. L’inégalité est postérieure à l’égalité, car elle procède par déficience de l’égalité de l’unité. L’égalité est avant toute pluralité et toute altérité. L’égalité absolue est identique au Créateur du ciel et de la terre. Elle désigne, dans le lexique théologique du Cusain, la figure du Fils de Dieu. L’égalité est le nom de Dieu le Fils.

On peut considérer que ce que N. de Cues appelle l'égalité serait aujourd'hui appelé l'identité. L'égalité est en effet avant toute quantité. C'est une notion qualitative. L’égalité dont Nicolas de Cues nous parle, malgré la fréquence des exemples mathématiques, n’a donc rien de mathématique. Il s’agit d’une égalité métaphysique, de ce qu’il appelle une égalité absolue. L’égalité qualifie le premier principe éternel ; Dieu créateur est en effet inaltérable ; il ne peut ni croître ni diminuer ; il est avant toute altérité ; il est l’égalité absolue au sens où il coïncide parfaitement avec lui-même dans son être.

De docta ignorantia, I, §. 3, 23 

De circuli quadratura, du 12.7.1450

De aequalitate, §§. 34, 35