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icône (icona) De visione Dei sive de icona a été traduit Traité de la vision de Dieu, par Golefer en 1630, La vision de Dieu, par Vansteenberghe en 1925, Le Tableau ou la vision de Dieu, par Agnès Minazzoli en 1986 et L’icône ou la vision de Dieu par Hervé Pasqua en 2016. Si tous sont d'accord sur l'expression "La vision de Dieu", en conservant l'équivoque du génitif "de" (la vision de l'homme par Dieu et la vision de Dieu par l'homme), ils ne sont pas d'accord sur le sous-titre De icona : parce que le mot "icône" renverrait le lecteur uniquement à l'art byzantin, Agnès Minazolli préfère "tableau" pour rendre compte de l'ambiguïté entre le support matériel d'une représentation et la représentation elle-même ; le tableau matériel est un objet qui ne bouge pas de sa place, alors que le visage peint d'un omnivoyant semble mobile et suivre celui qui le contemple. Ce choix est discutable : en effet, le concept d'icône contient une dimension théologique ; l'icône est un objet sacré par lequel se manifeste la présence divine, et ce n'est justement pas une représentation artistique. D'ailleurs, le peintre ne signe pas son icône. Nicolas de Cues était l'un des rares latins, à son époque, à connaître la théologie de l'icône. L'expérience à laquelle il convie ses amis est celle par laquelle chacun se reconnait en tant que regardant. Voir et être vu ne font plus qu’un, et l’on entrevoit par là la présence divine. A travers cette figure peinte que l’artiste donne à voir, c’est Dieu lui-même qui se donne à voir. Il est dommage de perdre toute cette dimension théologique en remplaçant "icône" par "tableau". De visione Dei sive de icona |