NOMBRE (numerus)

La pensée est essentiellement un calcul, un dénombrement. La pensée est la puissance discrétive de l'âme ; c'est de la pensée que toutes les choses finies reçoivent la limite et la mesure. 
Penser ou dénombrer, c'est discerner l'un de l'autre, c'est
développer la puissance de l'unité
en multipliant l'un. Aussi notre pensée a-t-elle besoin du nombre; elle se donne le nombre. Dieu, lui, n'a pas besoin du nombre pour discerner les altérités des choses. Le nombre n'est qu'une image de la pensée divine ; il est une manière humaine de comprendre les choses.

Le nombre est ce qui permet à la pensée d'introduire la distinction dans la confusion des propriétés communes, mais aussi de rassembler ce que les choses ont en commun. Le nombre permet aussi l'ordre, la proportion et l'harmonie.

Le nombre est fini : il n'y a pas de nombre maximum absolu ou infini, mais seulement un nombre maximum relatif.


De docta ignorantia, §§. 3, 13, 14, 108, 123

De coniecturis, §§. 7, 8, 27 à 29

De mente, §§. 88 à 98, 142, 143, 157

De aequalitate, §. 25

Complementum theologicum, §§. 9 à 12

De ludo globi, §§. 65, 76, 79, 109